"Défense à Dieu d'entrer"
Juste en face de chez moi, deux énormes projecteurs fixés sur une grue éclairent jour et nuit ma cellule chambre spartiate aux murs blancs. Deux yeux gigantesques qui ne se ferment jamais.
Il y aurait de quoi devenir fou et écrire du Kafka.
Ayant levé la tête, au fond des cieux funèbres,
Il vit un œil, tout grand ouvert dans les ténèbres,
Et qui le regardait dans l'ombre fixement.
(...)
Il marcha trente jours, il marcha trente nuits.
Il allait, muet, pâle et frémissant aux bruits,
Furtif, sans regarder derrière lui, sans trêve,
Sans repos, sans sommeil; il atteignit la grève
Des mers dans le pays qui fut depuis Assur Tromsø.
« Arrêtons-nous, dit-il, car cet asile est sûr.
Restons-y. Nous avons du monde atteint les bornes. »
Et, comme il s'asseyait, il vit dans les cieux mornes
L'oeil à la même place au fond de l'horizon.
Alors il tressaillit en proie au noir frisson.
(...)
C'est mon poème préféré.
Dans un autre genre, on peut y voir l'œil de Sauron et la tour du Mordor. C'est tout aussi optimiste :
Mais ça colle pas, parce que chez moi c'est tout blanc, pas tout gris (encore que sans la neige, on se rapproche)